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Frankétienne, le NobélisableHaïti
Frankétienne, le Nobélisable
Haïti
  • April 14, 2025
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Frankétienne, le Nobélisable

Frankétienne est le nom d’artiste de celui qui porta officiellement le nom de Jean-Pierre Basilic Dantor. Il est né dans le département de l’Artibonite, en Haïti, un 12 avril 1936. Son père, qui ne l’a pas reconnu à sa naissance, était, selon ses propos, un industriel américain qui était venu faire affaire en Haïti, et sa mère fut une paysanne artibonitienne. Ce qui fait de Frank un cas similaire au grand artiste jamaïcain Bob Marley, qui porta une histoire typique, en plus du fait que les deux hommes ont fait parler de leur pays à l’extérieur et marqué leur terre de l’intérieur à cause de leurs arts. Frank est mort le jeudi 20 février 2025 à Delmas, dans sa commune de résidence depuis des décennies, il allait fêter ses 89 ans.

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L’enfant Roi

Frankétienne a vécu très peu à Ravine Sèche,(sa localité d’origine) , après sa naissance, sa mère ayant fui la misère provinciale haïtienne, pour venir s’installer avec le petit au sein du célèbre quartier du Bel-Air à Port-au-Prince, l’un des plus chauds, vivant de son époque. Ce quartier marquera la vie du petit Frank, et il se laissera marquer par sa création, son dynamisme jusqu’à aujourd’hui. Et d’ailleurs, Frankétienne raconte avoir grandi sous les bannières de la liberté et dans une joie sans commune mesure dans ce quartier où Port-au-Prince a pris naissance. Au Bel-Air, se dit-il, sa peau de mulâtre faisait de lui un petit blanc apprécié, au sein de ce quartier fort populaire, densement peuplé de nègres.

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Monstre sacré

Frankétienne raconte avoir entre dans la littérature par la grande porte de la lecture. Et ce grand goût pour la lecture lui est parvenu dans la monumentale suite d’un vaste échec. Le petit Frank, débarqué de Ravine Sèche, à qui une sœur de l’Église catholique demande comment il s’appelle, et à qui il ne savait pas quoi répondre, par devant une salle se classe. se réfugiant dans un mutisme honteux pour se défendre face à cet effet d’ignorance. Cet épisode poussera le petit Frank vers les livres jusqu’à les aimer jusqu’au bout.
Aujourd’hui, Frankétienne est salué par l’UNESCO qui vient d’ailleurs de créer un prix littéraire en son honneur, pour sa créativité littéraire, car il est l’un des auteurs les plus prolifiques de son temps, avec ses plus de 30 œuvres écrites, une œuvre considérablement diversifiée, constituée de théâtre, poésie, de romans, et d’essais. Parmi ses œuvres les plus célèbres et ayant marqué l’imaginaire haïtien, nous pouvons citer Dézafi, Pèlentèt, Foukifoura, L’ultravocal, Les affres d’un défi.

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Un créateur d’univers

La vie de Frankétienne est marquée sévèrement par son immense esprit créatif. Le monsieur fut un des plus grands créateurs de mondes, un inventeur hors pair à la poursuite des plus grands de l’histoire dans ce domaine. Il est l’un des créateurs d’un mouvement littéraire appelé Spiraliste à côté de Jean-Claude Charles et de René Philoctète. Mais bien au-delà de la littérature, pour celui qui fut ministre de la Culture sous la présidence de Nesly François Manigat, la création et la vie sont deux faces indissociables d’une même médaille. C’est pourquoi, à côté de cette vie richement bien cousue de littérature, où il est à la fois poète, romancier, dramaturge et essayiste, on le retrouve Aussi peintre, chanteur, tambourineur. Avec autant, il paraît impossible de ne pas marquer son pays et son époque.

Le Club Littéraire et Philosophique de Galette- Chambon dévoile sa deuxième édition : un voyage au coeur des livres

Dans une ambiance de folie , à l’auditorium Saint Jean Marie Vianney de Galette-Chambon, où les rires éclataient, la musique résonnaient , et les talents se démenaient, a débuté la deuxième édition du concours de lecture, autour du thème « Ann li pou n chanje peyi n ». Cette initiative, organisée par le Club littéraire et philosophique de Galette Chambon (CLPGACH) le vendredi 06 octobre 2024, a été marquée par une passion débordante au sein du public. Les spectateurs sont venus pour plusieurs raisons : soutenir les postulants et vivre leurs exposés. Les ouvrages, tels que « Ainsi parla l’oncle », « La vocation de l’élite » de Jean Price MARS, « Les dix hommes noirs » d’Etzer Vilaire et « Le courage d’habiter Haïti au XXIe siècle » d’Hérold Toussaint, présentent des arguments novateurs liés au contexte sociétal. Ils s’entrelacent avec le folklore, la culture haïtienne, la sociologie et l’anthropologie. Ces livres sont remis aux postulants pour une durée de 15 jours. De retour, ils viennent avec leurs résumés et, après chaque exposé, à tour de rôle, dévoilent des perspectives inédites sur des questions brûlantes et des thématiques délicates issues des ouvrages, tout en tenant compte des notions apprises en art oratoire. Dans cette arène où s’affrontent la verve et le verbe ainsi que la logique, la conviction, la précision et la clarté, il s’agit de « dire tout en peu de mots ». Les jugements se basent sur trois critères : la méthodologie qui concerne le fond et la forme du travail ; l’éloquence qui concerne le discours verbal et non verbal (la gestion du micro, la bonne prononciation, etc.) ; et enfin, un critère essentiel : la compréhension. Cela consiste à évaluer si le postulant a bien maîtrisé l’ouvrage. Des questions peuvent être posées sans ignorer le contexte dans lequel il vit. De plus, les assistants ont la possibilité de voter pour le postulant qui les a le plus charmés. Ce vote est précieux à un niveau supérieur. À noter que ce vote peut se faire non seulement en présentiel mais aussi en ligne sur notre page Facebook CLPGACH. Par ailleurs, le public s’est toujours bien ressourcé à travers ce voyage dans l’univers des auteurs régionaux. Ces derniers tissent la trame et rendent vital le répertoire même du concours, constitué d’ouvrages percutants tels que « Le prix de l’irresponsabilité » de Montuma MURAT, « Le retour à la responsabilité citoyenne » écrit par Jean Jacquesson THELUCIER et « Le courage d’habiter Haïti au XXIe siècle » du professeur Hérold TOUSSAINT, pour ne citer que ceux-là. Bien qu’ils soient décédés, certains écrivains vivent encore au cœur de notre situation à travers leur héritage. Parmi eux, il convient de citer : « La vocation de l’élite » du docteur Jean Price MARS, « Les dix hommes noirs » d’Etzer VILLAIRE et « Le gouverneur de la rosée » de Jacques ROUMAIN, ainsi que tant d’autres. Pour que cette manifestation littéraire soit émouvante et réponde aux attentes pour cette deuxième édition, beaucoup de sacrifices sont nécessaires de la part du staff ainsi que du public qui ne nous laisse jamais seuls. En ce sens, nous tenons à les remercier et appelons tous ceux désireux de soutenir cet événement. En effet, si ce concours est une solution trouvée pour avancer ensemble vers un but commun, sa réussite dépend de l’engagement de chacun. Il y a environ deux ans, le climat sécuritaire dans la zone n’était pas propice à la réalisation du concours. Bien qu’il ne soit pas encore idéal aujourd’hui, il est temps de triompher de l’obscurantisme et de combattre la dictature de l’ignorance ambiante.

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Un amoureux d’Haïti

Frank resta jusqu’à la fin de sa vie un grand défenseur de la culture haïtienne, élevé au rang d’ambassadeur permanent de cette culture d’ailleurs par le ministère de la Culture et de la Communication d’Haïti. Mais Frank ne se limitait pas à la culture, diplômé de l’École Normale Supérieure de l’Université d’État d’Haïti, il s’est servi de ce prétexte pour investir dans l’éducation, notamment en créant une école dans son éternel quartier de Bel-Air. Frank a démontré à quel point il aimait son pays dans cet exploit. Car quand on aime son pays, on ne le vole pas, mais on plante des écoles en son sein pour l’éducation de ses enfants. Par ailleurs, celui qui aime son pays prend sa défense, rehausse son nom. Frank a eu le courage de faire usage de son art pour libérer son pays de la féroce et très coûteuse dictature des Duvalier au pouvoir. Et l’autre grande preuve de son amour pour son pays est le fait qu’il ait resté habité ce pays jusqu’au bout, alors qu’il avait largement les moyens d’aller continuer le train de sa vie dans n’importe quel grand pays du monde. Une manière avouée de dire que quand on aime son pays, on est prêt même à se laisser crever dedans. On ne peut que saluer le courage de cet homme. Port-au-Prince est la ville la plus dangereuse en 2024, pour certains experts étrangers, une ville comme ça, on la fuit quand on en a les moyens. Rester mourir dedans, quand on porte le nom de Frankétienne, est une preuve d’amour incommensurable.

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Frank, l’assoiffé de grandeur

Frankétienne traduit bien le côté merveilleux du soleil haïtien. C’était un homme qui se savait égal au reste du monde et qui se mettait à la poursuite des astres. Frank se disait attendre son prix Nobel de littérature, car il se sentait à juste titre à la hauteur de ça, et attendait ce titre patiemment depuis sa résidence à Delmas 31, se disant être un homme qui a construit assez et marqué son temps pour ça. Si Bob Dylan, le merveilleux chanteur américain de son temps, etc., l’a reçu ce prix Nobel, pourquoi pas Frank ? Car les deux sont nés hommes et ont de très tôt pris possession de leur droit de devenir des créateurs. Les deux ont pris l’art au sérieux dès le début de leur jeunesse. Si Frank est le fruit d’un petit pays, se disait-il, au moins sa création est l’égale de celle de tout Homme. Et rien de moins.

Cet homme merveilleux s’est efforcé, malgré toute fausse tendance rabaissante de son pays actuel, d’être un Homme dans la lignée immédiate de ses ancêtres. D’être une digne suite dans la grande fierté Dessalinienne, Louverturienne, Christophienne. Et de prolonger dans le grand temps des figures comme celles de Louis-Joseph Janvier, de Jean Price-Mars, d’Anténor Firmin ou de Demesvar Delorme. Frank est un grand symbole de rebel contre la bassesse, la médiocrité de notre actuel Haïti, Frank l’a toujours été. Symbole d’un merveilleux scandale, cousu des plaies de ce pays abaissé par la tête. Ne serait-ce qu’en ce sens, cet homme, il faut compter sur l’exemple de sa vie quand on cherche à l’honorer. Sa vie et ce grand héritage qu’il a légué derrière lui devraient être érigés en modèle pour tous les enfants du monde entier.

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À propos de l'auteur
Moise Francois

Journaliste rédacteur, poète et apprenti juriste.

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Caractéristique d’un lapin

Les lapins sont des mammifères appartenant à la famille des Leporidae. Voici quelques-unes de leurs caractéristiques principales : 1. **Physique** : Les lapins ont un corps couvert de fourrure douce, des oreilles longues et droites, de grands yeux sur les côtés de leur tête, et une queue courte et duveteuse. Ils possèdent de puissantes pattes arrière adaptées au saut. 2. **Taille et poids** : La taille et le poids peuvent varier considérablement selon la race, allant d’environ 500 grammes pour les plus petits à plus de 5 kilogrammes pour les plus grands. 3. **Comportement** : Les lapins sont connus pour être sociaux et peuvent vivre en groupes dans la nature. Ils communiquent entre eux par différents moyens, y compris par des sons et des mouvements corporels. Les lapins creusent des terriers pour y vivre et se protéger des prédateurs. 4. **Alimentation** : Ils sont herbivores, se nourrissant principalement de foin, d’herbes, de feuilles, de fleurs, et de certains légumes. Leur système digestif est adapté pour traiter une grande quantité de fibres. 5. **Reproduction** : Les lapins sont réputés pour leur capacité à se reproduire rapidement, avec des gestations courtes d’environ 28 à 31 jours. Une portée peut compter de un à douze lapereaux, selon la race. 6. **Sens** : Ils ont une excellente vision périphérique pour détecter les mouvements tout autour d’eux, mais ont une zone aveugle juste devant leur nez. Leur ouïe est également très développée, leur permettant de capter des sons à de grandes distances. 7. **Espérance de vie** : En captivité, les lapins peuvent vivre de 7 à 10 ans, selon la race et les soins prodigués, tandis que dans la nature, leur espérance de vie est généralement plus courte en raison des prédateurs et des maladies. Ces animaux nécessitent des soins appropriés, notamment un régime alimentaire équilibré, de l’exercice, et une attention particulière à leur bien-être émotionnel et physique pour vivre une vie saine et heureuse en captivité.

Guédés : Quand Haïti célèbre ses ancêtres avec couleur et ferveur

Chaque 1er et 2 novembre, Haïti s’anime sous les couleurs noir et violet pour célébrer les Guédés, des esprits vénérés dans la religion vaudou, symboles d’un lien puissant entre les vivants et les morts. Fascinants, indomptables et provocateurs, les Guédés forment une véritable famille dans le panthéon du vaudou haïtien, où ils sont respectés pour leur rôle de guides spirituels des défunts vers l’au-delà. Dirigés par des figures emblématiques comme le légendaire Baron Samedi et sa compagne Grann Brigitte, les Guédés incarnent les paradoxes de la vie et de la mort. Chaque Baron a une personnalité singulière : Baron Cimetière, Baron Kriminel, et Baron La Croix sont les gardiens des âmes qui errent aux frontières du monde des morts. Ensemble, ils forment une présence puissante et quelque peu effrayante, mais profondément ancrée dans la culture haïtienne. Les Guédés ne sont pas comme les autres esprits du vaudou ; ils manifestent leur intrépidité d’une manière spectaculaire. Habitués à la mort, ils n’ont peur de rien et se montrent provocants : ils mangent du verre, des piments crus, enduisent leurs parties sensibles de rhum et de piment. Ces gestes marquent leur indifférence au danger et rappellent qu’ils ont déjà connu la vie terrestre. Ils sont ainsi des psychopompes – ces êtres qui mènent les âmes des morts – et agissent comme des ponts entre le monde des vivants et celui des morts. Certains Guédés, comme Guédé Nibo, arborent des habits aux couleurs noir, mauve et blanc, chacun possédant des caractéristiques uniques. Ils sont nombreux et variés : Guédé Fouillé, Guédé Loraj, Papa Guédé, et bien d’autres. Ce sont ces esprits qui, chaque année, rappellent aux Haïtiens l’importance de se souvenir des disparus et de les honorer. Le culte des Guédés n’est pas seulement religieux ; il est aussi culturel et historique. Selon la tradition, leur territoire spirituel, ou « Fètomè » – surnommé le « Pays sans Chapeau » – est un lieu où résideraient les âmes des ancêtres. D’après les récits, les origines de ce culte remontent au plateau d’Abomey, ancienne capitale du royaume du Dahomey, en Afrique, où la mort et la vie coexistent dans une forme de symbiose. Cette célébration en Haïti trouve même des échos dans l’histoire ancienne. Les Romains honoraient aussi leurs morts avec la « Fête des Lémuria », qui se déroulait en février, pour conjurer les esprits et rétablir la paix entre le monde des vivants et celui des défunts. Pour les Haïtiens, honorer les Guédés, c’est accepter la mort comme une partie de la vie et célébrer les liens invisibles qui nous unissent à ceux qui nous ont quittés. C’est aussi une manière de résister, car la vie, malgré ses défis, doit être célébrée dans toute sa complexité et sa profondeur.

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