"Le Cireur de bottes"
Il était une fois une vieille femme qui se promenait au bord d’une rivière, près d’une vieille maison où vivaient plusieurs immigrants. Ce jour-là, alors qu’elle marchait tranquillement, elle entendit un bruit étrange dans l’eau. Intriguée, elle pensa immédiatement à un gros poisson. Sans hésiter, elle saisit sa canne à pêche, espérant attraper ce qui pourrait bien être son repas du jour. « Poisson, aujourd’hui, c’est toi qui seras mon festin ! » murmura-t-elle avec détermination.
Mais alors qu’elle s’apprêtait à lancer sa ligne, un nouveau bruit retentit. Cette fois, ce n’était pas le clapotis d’un poisson. Quelque chose avançait rapidement dans l’eau, et la vieille femme, perplexe, se pencha pour mieux voir. « Qu’est-ce que c’est que ça ? » se demanda-t-elle à voix haute. Prise de curiosité, elle descendit prudemment dans l’eau, avançant avec précaution pour ne pas glisser. Après quelques instants, elle découvrit l’objet mystérieux : une boîte, emportée par le courant de la rivière.
Intriguée, la vieille femme décida de rentrer chez elle pour examiner sa trouvaille et en parler à ses petits-enfants. Arrivée à la maison, elle rassembla Jacques, 17 ans, Marie, 20 ans, et Rigaud, 16 ans. Parmi eux, Jacques était le seul à n’avoir jamais eu la chance d’aller à l’école. Pourtant, il nourrissait un rêve : devenir un grand entrepreneur. Après avoir raconté son aventure, la grand-mère leur montra la boîte et demanda : « Que pensez-vous de cette boîte ? »
Jacques, les yeux brillants, répondit aussitôt : « Grand-mère, je crois que c’est une boîte de cireur de bottes ! » La vieille femme, surprise, le regarda avec attention. « Vraiment, Jacques ? Tu crois que c’est utile ? » Jacques, enthousiaste, expliqua : « Oui, grand-mère ! Je pourrais l’utiliser pour cirer les chaussures et gagner de l’argent. Cette boîte pourrait changer notre vie ! »
Sans hésiter, la vieille femme lui confia la boîte. Le lendemain, Jacques se rendit dans la grande rue, devant la cathédrale de la ville. Une cloche dans une main et la boîte dans l’autre, il parcourait les rues en criant : « Venez, venez ! C’est moi, Jacques, le cireur de bottes ! Je suis là pour transformer vos chaussures en miroir ! » Son enthousiasme et son sourire attirèrent rapidement l’attention des passants.
Deux semaines plus tard, Jacques avait déjà une clientèle fidèle. Trois mois après, il acheta une bicyclette pour se déplacer plus facilement. Un an plus tard, il quitta la maison de sa grand-mère pour s’installer dans son propre appartement. Trois ans après, il demanda sa petite amie en mariage, et elle accepta. Ils se marièrent et eurent des enfants. Quatre ans plus tard, Jacques acheta une voiture et décida de quitter son métier de cireur pour créer sa propre entreprise. Il ouvrit son premier magasin, « J.C. – Jacques Collection », où il vendait des chaussures de grandes marques et proposait des livraisons à domicile. Il s’associa même avec d’autres entreprises pour développer son affaire.
Un jour, sa grand-mère vint lui rendre visite dans son nouveau magasin. Elle était si fière et émue de voir ce que Jacques était devenu. Pour elle, c’était comme un rêve éveillé. Elle n’aurait jamais imaginé que cette petite boîte trouvée dans la rivière pourrait transformer la vie de son petit-fils à ce point. « Jacques, comment as-tu fait pour arriver jusque-là avec seulement cette boîte ? » demanda-t-elle, les larmes aux yeux.
Jacques sourit et répondit : « Grand-mère, ce n’est pas la boîte qui a fait la différence. C’est mon rêve. Tu as été celle qui m’a apporté cette boîte, mais c’est mon cerveau et ma détermination qui m’ont permis de réussir. Avant, j’avais honte de te demander de l’argent pour acheter une boîte, alors j’ai laissé Dieu agir à sa manière. Aujourd’hui, je suis riche, mais ma vraie richesse, c’est mon esprit. J’espère qu’un jour, la lune apportera une boîte comme celle-là à quelqu’un qui en a besoin. »
La grand-mère, émue, serra Jacques dans ses bras. Elle comprit alors que la véritable magie ne résidait pas dans la boîte, mais dans le cœur et l’esprit de celui qui savait en faire bon usage.
Georges Billy FIRMA
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